Synopsis
Scandinavie, VIIIe siècle. Ragnar Lodbrok, valeureux guerrier viking, est avide d'aventures et de conquêtes. Afin de rompre avec la monotonie des explorations incessantes vers l'Est, il décide de naviguer vers l'Ouest, en quête de nouvelles terres à piller et saccager...
La critique de Mickey
Contrairement aux Marvel qui ont
le vent en poupe ces dernières années, la civilisation Viking n'a été que peu retranscrite
à l'écran, et malheureusement, les quelques films portant sur le sujet se sont
bien souvent avérés décevants et synonymes d'échecs commerciaux (Pathfinder, Le
13e Guerrier et La Légende de Beowulf pour en citer quelques-uns).
La série Vikings relève le défi d'insuffler un nouveau souffle, dans un
contexte délicat pour le genre après les nombreux naufrages au box-office, à
cette époque barbare souvent méconnue. Qu'on se le dise, le pari est réussi, et
avec brio.
De prime abord, l'œuvre de
Michael Hirst rebute autant qu'elle dégoûte, la faute au thème de la série :
cette culture barbare, païenne, sanguinaire et sauvage, et à la sauce
Hollywoodienne qui ne nous a pas habitués à nous attacher à des héros avides de
violence et pillages sans état d'âme. Cette peinture bestiale montre par la
suite toute sa subtilité en exposant des réflexions sur l'Homme et ses
croyances religieuses de l'époque, notamment grâce au personnage d'Athelstan.
Ce dernier, prêtre chrétien capturé lors d'un raid viking, va ajouter une
touche d'humanité et de sensibilité dans ce monde de brutes et incarner une
analyse raffinée des disparités entre les cultes religieux Chrétien et Viking.
Mais la force de la série réside dans le fait qu'elle ne vire jamais au pathos ni ne prend jamais parti pour une religion au détriment de l'autre. Elle retranscrit également les conflits religieux et politiques de l'époque avec une neutralité remarquable de justesse qui jamais ne bascule dans le manichéisme, dénonçant les dérives et revers des deux spiritualités et cultures. Vous l'aurez bien compris, au menu de Vikings vous trouverez une pincée de manipulation et une bonne dose de trahison, qui confèrent à la série une profondeur scénaristique et un suspense palpable qui d'ailleurs se maintient continuellement tant le rythme de la progression de l'histoire est soutenu, élément que trop rare dans le monde des séries.
Vikings se révèle également
incroyablement dense, riche et rigoureuse, et s'imprègne de l'ère Viking avec
une remarquable fidélité, des décors, costumes et environnements aux croyances
et rituels religieux, en passant par les figures emblématiques et parfois
légendaires (de nombreux points de cette époque demeurent encore actuellement
sombres et incertains) de cette culture, comme Ragnar Lodbrok ou le roi Horik
pour ne citer qu'eux. La mise en scène contribue fortement au réalisme de cette
épopée barbare, avec des scènes de batailles parfaitement lisibles et
redoutablement orchestrées, exhibant la violence d'une manière crue, brutale et
massive. La photographie est quant à elle mirifique, offrant des plans sidérants
de beauté sur la nature Irlandaise. Les acteurs, des principaux aux
secondaires, sont tous impeccables de justesse et offrent des performances
riches et épatantes.
Au final, cette première saison se révèle être une étonnante surprise, plaçant la barre très haute pour la suivante. Sa réputation de "Game of Thrones du pauvre" est calomnieuse. Même si la vache à lait de HBO a ouvert des horizons noirs et sanglants dans l'univers des séries, elle n'a jamais exhibé des scènes de bataille, une photographie et une mise en scène de l'ampleur de celles de Vikings. En plus d'être une excellente ouverture à cette culture barbare et païenne, l'œuvre de Michael Hirst s'impose comme une épopée âpre et puissante absolument jouissive, sur fond de trahison et subtiles réflexions sur la condition de l'Homme et la place de la religion dans son existence. Vous n'en sortirez pas indemnes, vous serez prévenus.
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