Mommy, réalisé par Xavier Dolan, avec Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine Olivier Pilon (2h18min)
Synopsis
Synopsis
Diane est une veuve dépassée, devant accueillir son fils Steve, adolescent atteint de troubles psychiatriques, venant d'être mis à la porte de son établissement spécialisé. Dans ses galères, Diane rencontre Kyla, sa nouvelle voisine qui va accepter de faire classe à Steve...
La critique de Powell
Xavier Dolan a changé, il ne se filme plus le nombril comme dans ses précédents films (Les Amours Imaginaires, en tête de gondole). Il n'en reste pas moins prétentieux. Prenant le parti d'utiliser le format 1:1 (excepté lors de quelques scènes), il fusille son film dès la scène d'ouverture. En effet, ce format peut être utilisé pour donner au spectateur un sentiment de quasi claustrophobie s'opposant à un format 16:9 utilisé lors des scènes où le héros, Steve, se sent libre. Mais l'utilisation de ce "carré parfait" ne sert ici strictement à rien, le sentiment d'oppression n'étant jamais présent chez le spectateur. De plus, le format 1:1 nuit au film car il contraint Dolan à diriger ses scènes au milieu d'un périmètre restreint, laissant moins de place à l’environnement des personnages.

Xavier Dolan semble rester enfermé dans les pages de magazines de mode et d'esthétisme qu'il affectionne. A trop rechercher une perfection esthétique, à trop vouloir faire de ses acteurs des gravures de mode, il les rend irréels. Et cette irréalité dessert un scénario qui se veut poignant de réalisme, moins dans le propos (qui traite vaguement d'une loi inexistante mentionnée avant l'ouverture du film) que dans la relation entre les personnages. On ne peut accorder de crédibilité à une relation entre des personnages auxquels on ne croit pas une seconde. Mais le plus gênant dans Mommy est la surenchère de pathos. Dolan semble vouloir émouvoir le spectateur. "Regardez comme je filme bien ! Regardez comme mes personnages sont tristes ! Ils ont une vie difficile ! Il faut pleurer maintenant ! Tiens regardez ce ralenti là ! Allez, pleurez ! Pleurez !". Cela fonctionne si le réalisateur considère que l'essence de la télé-réalité (le pathos à son paroxysme et l'absence de réflexion) doit se retrouver dans l'œuvre cinématographique. Or il faut accorder peu de crédit au spectateur pour employer les mêmes artifices.

Duchamp a fait évoluer bien des choses dans l'histoire de l'Art.
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