lundi 13 octobre 2014

Freddy : Les Griffes de la Nuit, de Samuel Bayer (2010)

Freddy : Les Griffes de la Nuit, réalisé par Samuel Bayer, avec Jackie Earle Haley, Rooney Mara, Kyle Gallner (1h35) - Remake des Griffes de la Nuit de Wes Craven 

Synopsis

Cinq adolescents de la banlieue d'Elm Street sont victimes d'abominables cauchemars mettant en scène un croquemitaine effrayant brûlé au visage et arborant de sa main droite un gant muni de lames de rasoir. Essayant tant bien que mal de se rassurer mutuellement sur ces cauchemars, les adolescents comprennent la dangerosité des événements dès lors que l'un d'entre eux est tué dans son sommeil : ils n'ont alors plus d'autre choix que de rester éveillés pour échapper à ce tueur qui n'a rien d'imaginaire...

La critique de Boschomy

Il est assez surprenant de constater qu'en près de trente ans d'existence, personne ne s'était aventuré à réaliser un remake du cultissime Les Griffes de la Nuit de Wes Craven. Après une pléiade de suites très inégales, suivant le processus mercantiliste infini de réhabilitation du tueur, tout comme ses confrères Michael Myers et Jason Voorhees l'ont expérimenté avant lui, Freddy Krueger avait fini par tomber dans les oubliettes après la dernière tentative de Craven en personne pour lui redonner vie dans l'honorable Freddy Sort de la Nuit (oublions le misérable crossover de 2004, par pitié !). Il aura fallu attendre le providentiel Michael Bay pour redémarrer la franchise (malgré la colère de Craven) : un renouveau qui a de l'idée mais qui peine réellement à convaincre.

Ce ne sont pourtant pas les bonnes idées qui manquent à ce reboot de la franchise. Pour son tout premier film, Samuel Bayer, sous la plume avisée de Wesley Strick, décide de travailler son background, en s'appliquant à dénicher une trame autour de la genèse du croquemitaine, qui devient par la même occasion un épouvantail beaucoup plus terrifiant que dans l’œuvre originale. Le personnage y est développé sous ses aspects les plus sinistres, au travers de l'enquête menée par le groupe d'adolescents. De ce portrait pour le moins très sérieux découle une plus grande perversité de ses agissements : en effet, Freddy Krueger est plus que jamais un tueur au niveau de sadisme exacerbé, intelligemment mis en exergue par la superposition des phases de la vie réelle et de celles rêvées. A l'aide d'un montage plutôt habile, Bayer s'amuse avec son spectateur, en dessinant une frontière entre le réel et le rêve très poreuse, qui laisse vite place à une panique bien réelle : le rêve s'est-il immiscé trop loin dans le réel ou le réel fait-il tout simplement déjà partie du rêve ? Les protagonistes se réveillent en effroi, effroi que l'on éprouve avec eux.

Mais c'est finalement un amer goût d'inachevé que ce remake des Griffes de la Nuit laisse en bouche. En dépit de quelques jolies trouvailles, l'ensemble du film souffre d'un rythme inégal et d'un travail d'écriture tristement syncopé, tantôt ingénieux, tantôt carrément bancal. En isolant ces quelques éclairs de folie - qui maintiennent tout de même l'intérêt du film jusqu'à la fin - on trouve dans ce Freddy un pâle condensé des slashers des années 1980, avec une narration faible, des clichés patents (notamment dans les phases de dialogues), qui s'incarnent par exemple dans un final pour le moins rocambolesque. Pour le reste, il n'y a pas vraiment de quoi se plaindre : l'injection fiduciaire de Michael Bay apporte des moyens techniques considérables et les acteurs se débrouillent relativement bien. Ce qu'il manque finalement à ce remake, c'est du liant. Les caractéristiques centrales sont là, mais la reliure est absente. On aurait aimé que ce gouffre de perversité, dans lequel officie Freddy, s'articule dans un récit plus crédible, plus nerveux, plus étrennant. 

Néanmoins, ce Freddy : les Griffes de la Nuit ne mérite pas l'accueil désastreux qu'il a reçu. Parmi le nombre dithyrambique de remakes sortis ces dernières années, il n'est ni au fond du panier, ni au-dessus. Il demeure bloqué entre ses bonnes trouvailles et son incapacité à les dépasser lors de son récital d'ensemble : un gros défaut qui finit par prévaloir sur ses qualités, malheureusement. Il n'en demeure pas moins un coup d'essai louable et pas si lamentable que cela.

3 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord avec vous ce remake était très bien j'ai adoré

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  3. J'ai adoré ce remake j'espère qu'il y aura une suite en 2015 ou 2016.

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