Une Nouvelle Amie, réalisé par François Ozon, avec Romain Duris, Anaïs Demoustier, Raphael
Personnaz (1h47min)
Synopsis
A la mort de sa meilleure amie Laura, Claire
promet de veiller sur son mari et sa fille. Peu après l'enterrement, Claire
fait une étrange découverte...
! Attention !
! Critique contenant des spoilers !
La critique de Powell
François
Ozon est depuis une décennie l'un des cinéastes majeurs du cinéma français. Il
le confirme encore une fois avec Une Nouvelle Amie. C'est un
conte que nous livre le réalisateur, à la manière de Ricky (un enfant porteur
d'ailes) ou de Dans la Maison (où Luchini se perdait dans l'écriture de l'un de
ses élèves). Ici, on retrouve les éléments d'histoires enfantines transcrites
dans le monde des adultes. Claire ouvre une porte, se glisse dans une immense
demeure, et découvre ce qui va changer sa vie. David, le mari de sa meilleur
amie se travestit. Selon ses dires il se déguise en femme car il aime les femmes
et veut leur ressembler. Une Nouvelle Amie n'est pas un film sur le travestissement. A aucun moment le réalisateur ne
prend parti. Il se contente de montrer un homme, David, cherchant un moyen
d'oublier la tristesse, et une femme, Claire, qui au contact de David/Virginia,
trouve sa voie, puis se perd, pour enfin changer de vie.
Romain Duris tient ici l'un de ses meilleurs rôles (n'oublions pas sa performance monstrueuse dans De Battre Mon Cœur s'est Arrêté il y a déjà presque une décennie...). Il compose une Virginia toujours sur un fil, parfois à la limite du grotesque, mais terriblement attachante. Sublimé par la caméra d'Ozon, il n'est plus la belle gueule à laquelle on s'était habitué. Anaïs Demoustier, quant à est, elle la partenaire idéale, pétillante mais discrète.
Le
réalisateur nous mène en bateau dès le début du film. Il montre, en gros plans,
la séance de maquillage d'une jeune fille. Le spectateur pense alors, et c'est
tout à fait normal, que cette femme se prépare pour une sortie. Mais non. La
jeune fille est décédée, les mains qui la maquillent ne sont pas les siennes.
On la prépare pour son enterrement. Ozon se plaît à monter de toutes pièces un monde presque
irréel. Il brouille les pistes. Le film semble se dérouler en France, mais les
maisons ressemblent plus à des habitations nord-américaines et si on observe
bien les plaques d'immatriculation, il y a les étoiles de l'UE, mais aucun
indicatif de pays.
Même si
le film présente quelques maladresses, quelques scènes prévisibles, Ozon
retombe toujours sur ses pattes, évitant la solution de facilité qui aurait été
de produire un mélo tire-larmes. Le film prend tout son sens dans une scène de cabaret où un
travesti entonne Une Femme Avec Toi. Ce n'est pas Virginia la
femme, mais bien Claire, s'étant redécouverte grâce à sa "nouvelle
amie".
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