Synopsis
2051. La Terre se meurt. Entre récoltes qui disparaissent à petit feu et tempêtes de poussière incessantes qui rythment la vie des habitants, la fin est proche. La décision d'envoyer une équipe spatiale trouver un refuge sur une autre planète vivable est prise. Un ingénieur va devoir se séparer de ses enfants pour mener à bien cette mission…
La critique de Ginlange
Après avoir ressuscité Batman et nous avoir fait voyager à l’intérieur de nos rêves, Nolan nous emmène aux confins de l’univers. Inutile de présenter le désormais acclamé Christopher Nolan autant par le public que par les critiques, ponte d’Hollywood, et l’un des plus grands faiseurs d’histoires de sa génération. C’est pour ces diverses raisons qu’Interstellar était l’un, si ce n’est le film le plus attendu de l’année. Et le résultat est largement à la hauteur des attentes. Le long-métrage s’avère être le film le plus ambitieux et le plus abouti de la filmographie du cinéaste, si ce n’est le meilleur. Le réalisateur nous livre une épopée spatiale à la fois spectaculaire, hypnotique et sidérante. Une fois le film commencé, nous sommes emportés par trois heures grisantes de pur cinéma.
Interstellar est une exploration, autant de l’espace que de l’humain. Le film est un subtil mélange de spectacle grandiose et d’émotions pures. C’est un véritable voyage que nous vivons à travers l’espace et le temps aux cotés d’un superbe Matthew McConaughey. Depuis sa résurrection en 2009, l’acteur ne cesse de nous étonner et nous ébahir. Entre Mud et Dallas Buyers Club (sans oublier la sublime série True Dectective), ses interprétations inoubliables sont nombreuses, et celle de l’astronaute Cooper en fait désormais partie. Son expressivité sans pareille et son élocution incontournable sont des atouts majeurs du film. Il éclipse presque toutes les autres interprétations du film, même si Anne Hathaway, Michael Caine et la sublime Jessica Chastain sont parfaits dans leurs rôles respectifs. Sa relation avec sa fille, qu’il a dû abandonner sur Terre, est au cœur du film. C’est là l’innovation majeure dans la filmographie de Nolan : introduire l’émotion qui manquait à ses précédentes réalisations pour faire une œuvre plus complète et sans temps morts, qui au passage est rythmée par une sublime, envoûtante et planante bande originale signée Hans Zimmer.
En croisant une approche réaliste et cérébrale de la science-fiction dite "hard SF" (certains y trouveront même de la froideur), avec l’émotion et l’intimité de l'amour entre un père et sa fille, il réussit à nous émouvoir. Cette histoire incroyablement forte nous bouleverse, nous emporte. Rendant hommage à Kubrick et sa pièce maîtresse de la science-fiction 2001, l’Odyssée de l’Espace tout en humanisant son œuvre à l‘image de Spielberg, le cinéaste rend Interstellar aussi grandiose qu’intimiste. La dernière heure - non présente dans les différentes bandes-annonces - prouve encore une fois le talent de notre cher Nolan pour l’intellectualisation de son cinéma et ses scénarios aussi retors que passionnants. D'ailleurs rien ne vous sera dévoilé sur ce point afin de préserver le suspens le plus longtemps possible.
Au final, Interstellar se ressent peut être plus qu’il ne se comprend et se veut être un blockbuster sortant des chantiers battus en s’accordant en plus d'une portée existentielle, un sens du rythme allié à une lenteur passionnante d’une exploration et de ses affres à travers les peines d’un homme qui nous touche profondément. Parfaitement maîtrisé, le dernier crû de Nolan vous emportera vers l’infini et bien au-delà.
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