Les Chemins de la Liberté, de Peter Weir (2011)

Les Chemins de la Liberté, réalisé par Peter Weir, avec Jim Sturgess, Ed Harris, Colin Farrell (2h14min)

Synopsis

1940, au cœur d'un goulag sibérien, une poignée de prisonniers décide de s'évader. Plus qu'une aventure, un combat pour la survie est sur le point de commencer...

Critique

Annonçons d'emblée la couleur : l'ensemble est mitigé. Pourtant le film commençait extrêmement bien, en dépeignant avec un réalisme sidérant, le quotidien infernal au sein des goulags russes pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'évasion se prépare minutieusement et l'attente est captivante. L’événement tant attendu passé, Les Chemins de la Liberté laisse place à une odyssée certes dépaysante et humainement puissante, mais malheureusement inégale et quelque peu lassante. 

Rentrons à présent dans les détails, et commençons avec les points forts. Les paysages sont absolument sublimes, Peter Weir filme des plans d'une rare beauté, dignes des plus majestueux documentaires. La bande originale, envoûtante, est émotionnellement puissante. Le casting, quant à lui, est impeccable, le trio formé par Jim Sturgess, Ed Harris et Colin Farrell en tête. Mention spéciale au troisième, qui nous livre une performance d'un patriote russe criante de réalisme, hors de ses sentiers habituels. Les seconds rôles sont également convaincants et attachants.

Malheureusement, toutes ces qualités se voient gâchées par quelques maladresses. En premier lieu, même si l'ensemble est très crédible, certaines situations manquent de réalisme quant à l'aspect de la survie dans de telles conditions drastiques (comment tenir avec si peu d'eau entre autres). D'autre part, l'aventure s'étire parfois inutilement en longueur, alors que la fin du périple en Himalaya, si captivante, aurait tellement gagnée à être approfondie plutôt que d'être sabrée. A croire que le réalisateur a été contraint de boucler son film à la hâte. Enfin, le personnage incarné par Saoirse Ronan, mise à part ajouter une touche féminine dans ce monde de mâles, est à peine effleuré et n'apporte rien au film.

Bref, le réalisateur de l'excellent Master and Commander nous livre ici une fabuleuse odyssée humaine tirée de faits réels, à la fois dépaysante et puissante, souffrant malheureusement de maladresses scénaristiques. Reste une superbe ode au courage, à la fraternité et la persévérance devant l'adversité.