lundi 20 avril 2015

The Walking Dead - Saisons 1 à 5, de Frank Darabont (2010 - 2014)

The Walking Dead - Saison1 1 à 5, créée par Frank Darabont, avec Andrew Lincoln, Steven Yeun, Chandler Riggs, Norman Reedus, Lauren Cohan (format des épisodes de 44 min)

Synopsis 

Suite à une apocalypse ayant transformé la quasi totalité de la population mondiale en zombies, un groupes de survivants mené par l'officier Rick Grimes va devoir faire face à ce nouveau monde hostile et méconnaissable où l'Homme n'est plus le prédateur mais la proie...

La critique de Ginlange

En 2003, Robert Kirkman et Tony Moore (qui sera par la suite remplacé par Charlie Adlard) donnent naissance à un comics en noir et blanc relatant une banale histoire de zombies qui se trouve aujourd'hui être un phénomène mondial. Les comics avaient déjà une belle renommée grâce à leur qualité d’écriture indéniable et un parti pris de reléguer les zombies en second plan afin de mettre en avant une aventure avant tout psychologique. Mais leur statut d’œuvres cultes, ils la doivent à leur adaptation en série par Frank Darabont (Les Évadés, La Ligne Verte) en 2010. Avec 15 millions de téléspectateurs en moyenne par épisode et des audiences en constante augmentation, la série de AMC est l’une des plus suivies actuellement aux côtés de Game of Thrones de HBO.

Mais pourtant The Walking Dead, outre le fait d’être un véritable phénomène télévisuel, n’est et n’a pas toujours été d’une qualité transcendante. Le synopsis très simple reprend celui des comics : Rick Grimes shérif dans le Kentucky se réveil d’un long coma causé par les risques du métier. Mais le monde qu’il a connu n’existe plus. Plus de 99% de l’humanité a été décimée et des morts-vivants rôdent en essayant de se repaître des quelques chanceux encore en vie. Il va alors tenter de retrouver sa femme et son fils pour survivre dans les ruines d’un ancien monde civilisé à la recherche du refuge idéal.

Empruntant beaucoup à George A. Romero, la série se veut être d’abord un survival apocalyptique des plus efficaces mais pas seulement. Tout comme le comics, son originalité vient de la mise en avant des relations humaines et d’un adage des plus simples : Homo homini lupus est, à savoir l’Homme est un loup pour l’Homme. La menace des zombies n’est pas le danger le plus sérieux pour les quelques survivants, mais les survivants eux-mêmes. La dimension la plus profonde et surtout la plus intéressante de The Walking Dead réside dans la centralisation sur la dénonciation des sauvagerie et barbarie des hommes qui ne pensent qu’à survivre coûte que coûte. Mais là où les comics étaient un savant mélange de ces deux aspects sans temps morts et psychologiquement parfait, la série se perd peu à peu en essayant tout d'abord d’égaler l'œuvre originelle avant de s’en émanciper dans un second temps.

L’éternel débat de la bonne adaptation entre retranscription exacte et appropriation de l’œuvre est au cœur du sujet. La série prend le risque de ne pas suivre l’histoire des comics. Les personnages meurent plus tôt, différemment, ou alors elle en invente de nouveaux (Daryl). Les arcs narratifs se mélangent, d’autres disparaissent. Une des raisons au fait que The Walking Dead durant ses 5 saisons de diffusion peut autant fasciner que lasser est que l'on peut passer d'un épisode d’anthologie à quatre autres de remplissage. Essayant tant bien que mal de jouer avec les interactions entre les personnages pour faire naître l’émotion, l’écriture de la série voit son niveau baisser d'autant plus qu'elle ne sait pas où aller. Afin d'éviter la frustration chez les spectateurs, les scénaristes usent et abusent alors des cliffhangers.

Voilà donc l’éternel défaut de The Walking Dead, film de zombies qui ne s’arrête jamais répétant inlassablement le même scénario : trouver un refuge, combattre pour se refuge et se faire expulser de ce lieu et ainsi de suite. Il y a un regain d’intérêt à chaque fois mais la léthargie reprend très vite. Le mélange de survival et analyse de l’être humain rend moins bien que dans le comics qui est plus puissant, additif, et attachant. La qualité de The Walking Dead s’avère donc constamment en dents de scie. L'œuvre graphique devenue culte a finalement donné lieu à une série à la qualité mitigée, entre épisodes médiocres et grands moments de suspense qui s’enchaînent sans véritable logique. Une série "morte-vivante" qui mérite bien son nom au final...

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